Musée

A travers l'oeuvre d'Antoine Bourdelle

La disposition des sculptures dans le jardin n’étant ni chronologique ni thématique, le visiteur dispose d’une grande liberté pour organiser son parcours. Toutefois, s’il souhaite voir la totalité des sculptures exposées, il peut suivre la numérotation du plan qui lui est remis à l’accueil.

Le jardin de devant

Autour d’Hérakles Archer

En sortant du bâtiment d’accueil, la visite commence par le « jardin de devant ». Il s’étend entre le portail d’entrée, le bâtiment d’accueil et la « longère » et où sont disposées sept sculptures.
On découvre alors au centre d’un parterre circulaire, Héraklès archer, daté de 1909, une des sculptures les plus célèbres de l’artiste. Puis la Baigneuse au rocher, de 1906-1907, une œuvre proche de celles de Maillol, contemporain de Bourdelle et le Grand guerrier, élément du Monument aux combattants et défenseurs du Tarn-et-Garonne, réalisé vers 1898-1900.
Le regard est ensuite attiré par Faune et chèvres, datée de 1907 et envisagé comme un projet de monument à Claude Debussy. Se découvre ensuite la Colonne à la femme rieuse, réalisée avant 1904, Nobles fardeaux, de 1910, une allégorie de la fécondité et de la fertilité, et enfin le petit Cheval sans selle, de 1913-1915, étude pour la statue équestre du Général Alvear.

Le passage entre la longère et la maison « d’amis »

Entre ronde bosse et bas relief

En passant ensuite entre la « longère » et la maison d’amis, on découvre sur le pignon de celle-ci L’Âme passionnée et L’Âme héroïque, deux bas-reliefs conçus pour décorer l’atrium du Théâtre des Champs-Élysées à Paris. A l’entrée de l’allée qui mène vers le fond du jardin, à gauche, deux sculptures sur le thème de Beethoven: (sujet qui a beaucoup intéressé Bourdelle), Beethoven, grand accoudé de 1903 et Beethoven dans le vent, avec draperie de 1904-1908. Ces deux portraits encadrent la Tête de cheval, étude de grandeur définitive réalisée vers 1920 pour le monument du Général Alvear.
On trouve ensuite le Monument à Rodin, de 1909, hommage de Bourdelle au grand sculpteur de la génération précédente et, lui faisant face, la Statue d’Adam Mickiewicz, élément d’un monument au poète polonais conçu en 1909-1910 mais installé à Paris seulement en 1929.

La façade ouest de la longère

Un résumé du style de l'artiste

Plusieurs sculptures sont disposées sur la façade ouest de la « longère » et le long de la terrasse qui la borde. Une des Muses, réalisée en 1912 pour le Théâtre des Champs-Élysées, puis Le Crépuscule et L’Aurore, bas-reliefs conçus en 1895 pour orner la façade de la maison de la veuve de l’écrivain Jules Michelet, et qui encadrent une Fontaine réalisée avant 1904, peut-être pour le collectionneur et mécène Maurice Fenaille.
On passe ensuite devant Pénélope, de 1905, inspirée à l’artiste par ses deux épouses successives, puis le petit Bélier couché de 1908 qui évoque les origines rurales du sculpteur, avant d’arriver devant les Trois Muses, un autre élément du décor du Théâtre des Champs-Élysées.

Coté sud du jardin de derrière

De la mythologie à la réalité

On regardera ensuite Le Fruit, de 1906, évocation d’Ève et plus largement de la beauté féminine puis le Centaure mourant, œuvre de 1911, allégorie du créateur incompris, qui a été un autre grand succès de Bourdelle. Le Grand guerrier couché au glaive, créé vers 1898 pour le Monument aux combattants et défenseurs du Tarn-et-Garonne, et le Dragon sur le rocher, de 1897, qui évoque la bataille de Reichshoffen.
On revient ainsi vers une allée bordée de petites sculptures où l’on trouve successivement un Monument à Auguste Quercy de 1911, dédié au poète montalbanais ami de jeunesse de Bourdelle, le Buste-stèle de Mécislas Golberg, de 1898, hommage à l’écrivain anarchiste polonais, Jeanne d’Arc au sacre, conçue en 1909 pour l’église de Vitry-le-François dans la Marne et le Buste-stèle d’André Rouveyre, portrait de l’écrivain également réalisé en 1909.

Extrémité sud ouest du jardin

Des bustes aux allégories

À l’écart de l’allée, on découvre le Buste d’Onésime Reclus, réalisé en 1919 en hommage au géographe avec lequel Bourdelle avait entretenu des liens amicaux. En revenant à l’extrémité de l’allée, tournée vers le centre du jardin, l’allégorie de La France, conçue en 1925 pour un projet de monument commémorant l’intervention des Etats-Unis dans la Première Guerre mondiale. Non loin se trouve le Buste de Léon Cladel, première commande publique du sculpteur en 1894. Au fond de la pelouse, la Colonne Roland, imaginée par Bourdelle parallèlement à ses travaux pour le Monument aux combattants et défenseurs du Tarn-et-Garonne, entre 1894 et 1900.
Avant d’arriver à la statue équestre du Général Alvear, se trouve sur la droite l’allégorie de la Victoire, destinée à ornée le monument commémoratif du Hartmannswillerkopf dans les Vosges et réalisée en 1924.

La scène du Général Alvear

Une présentation différente de celle de Buenos Aires

L’ensemble formé par la Statue équestre du Général Alvear, cantonnée de ses quatre allégories, la Victoire, la Force, la Liberté et l’Éloquence, constitue indiscutablement le point le plus spectaculaire du jardin.
L’œuvre prend place dans un secteur en légère surélévation, qui fait face à la « longère » et se déploie devant à un rideau d’arbres, au milieu d’un vaste parterre fleuri.
Cette commande de la République argentine pour honorer un de ses fondateurs est aussi un point culminant de la carrière d’Antoine Bourdelle qui y a travaillé dix ans, entre 1913 et 1923.
Plus modestes au fond du jardin apparaissent deux nouveaux éléments du Monument aux combattants et défenseurs du Tarn-et-Garonne, Le grand buste du cuirassier et La France. Ils voisinent avec un grand bas-relief, La Naissance d’Aphrodite, partie centrale d’un grand panneau destiné, en 1924, à surmonter le cadre de scène de l’Opéra de Marseille.

Partie nord du jardin

En passant près du potager décoratif

Par l’allée qui revient vers l’accueil on rencontre une deuxième version, sans ailes, de la Victoire du monument commémoratif du Hartmannswillerkopf, puis Carpeaux au travail, réalisé en 1909, hommage au grand sculpteur du 19ème siècle et allégorie de la création. On rencontre ensuite Un projet de Vasque, de 1890, puis au milieu du potager décoratif, le Serpent qui accompagne habituellement l’allégorie de La France de 1925, un projet de monument à la mémoire du Colonel Falcon, autre commande de l’Argentine en 1911. Vient après Adam de 1889, sculpture encore très influencée par l’art de Rodin, La Victoire du droit, projet de monument aux députés morts pour la France, conçu en 1916 mais jamais réalisé et enfin un projet de monument à Daumier destiné, en 1925, à la ville de Marseille mais qui n’a pas non plus abouti.

Fin du parcours

Les bas reliefs du théâtre des Champs-Elysées

Avant d’arriver au bâtiment d’accueil, on rencontre un nouvel ensemble de bas-reliefs du décor du Théâtre des Champs-Élysées, les allégories de La Danse, de La Musique et de L’Architecture, et, sur le pignon du bâtiment, deux nouvelles figures de Muses.
À gauche de l’entrée se trouve Sapho, projet conçu dès 1887 mais totalement modifié en 1925.
C’est dans le même secteur qu’est installé un plan en relief de l’ensemble du jardin. Destiné aux visiteurs non voyants, il permet d’appréhender le plan général du site par une approche tactile, et de comprendre ainsi la disposition des allées et des parterres et l’emplacement des principales sculptures.
En entrant à nouveau dans le bâtiment d’accueil, on se trouve face à La Vierge à l’Offrande, réalisée en 1921 pour un industriel alsacien.