Musée

A l'origine du musée

Ouvert au public en juin 2005, le musée-jardin départemental Bourdelle abrite un ensemble de 58 sculptures en bronze d’Antoine Bourdelle. Ces sculptures sont présentées en plein air, dans un jardin de style art-déco conçu par Michel Dufet, gendre du sculpteur, afin de magnifier l’œuvre du maître.

Un musée en plein air

Le choix du site

Michel Dufet et Rhodia Bourdelle cherchaient à acquérir, pas trop loin de Paris où ils résidaient habituellement, une propriété suffisamment vaste pour pouvoir réaliser un jardin, dans lequel ils pourraient installer un ensemble significatif de sculptures de Bourdelle, constituant ainsi un contrepoint en plein air du musée Bourdelle de Paris. Musée qu’ils avaient créé, avec Cléopâtre Bourdelle, la veuve du sculpteur, dans l’atelier que celui-ci occupait dans le quartier Montparnasse.

On ignore pour quelle raison ils ont choisi ce site sur la commune d’Égreville où ils n’avaient pas d’attache familiale ou personnelle : dans une interview réalisée à la fin de sa vie, Michel Dufet lance en plaisantant « Nous sommes venus ici pour aller à la pêche » mais le lieu est éloigné de toute rivière ou plan d’eau et il ne semble pas que la pêche ait fait partie de leurs loisirs habituels.

La constitution de la propriété

Jusqu’en 1966, l’emplacement occupé aujourd’hui par le musée-jardin Bourdelle était un ensemble de terres agricoles et de bâtiments ruraux, au cœur du Coudray, un hameau du village d’Égreville, situé dans la région du Gâtinais, au sud du département de Seine-et-Marne.

Entre 1966 et 1969, Michel Dufet et son épouse Rhodia, fille du sculpteur Antoine Bourdelle, achètent plusieurs parcelles contiguës, ce qui leur permet de constituer une propriété de près de 7000 m², sur laquelle s’élèvent trois bâtiments.
Le plus vaste de ces bâtiments, une « longère » de 350 m² sur deux niveaux, devient leur résidence secondaire et les deux plus petits sont aménagés en maisons d’amis.

Une création de Michel Dufet

Une architecture éclectique

Au moment de l’acquisition de cette propriété, Michel Dufet est âgé de près de 80 ans.
Il aménage les bâtiments, apportant à la fois une touche moderniste à la « longère » en ouvrant de grandes baies et en rythmant la façade par des colonnes engagées mais donnant également à l’ensemble des bâtiments un caractère plus éclectique par l’apport d’anciens éléments d’architecture réemployés : portes et fenêtres à accolades, lucarnes à ailerons et, à l’intérieur, plusieurs cheminées monumentales.

Un jardin de style art-déco

Mais le travail le plus important qu’il réalise entre 1966 et 1972 est l’aménagement des terrains en un vaste jardin régulier. Michel Dufet va s’inspirer des jardins de style art-déco qui étaient en vogue dans les années 1920-1930, époque à laquelle, il a eu une importante activité dans le domaine des arts décoratifs.
Il semble cependant que le jardin d’Égreville soit sa première réalisation importante dans le domaine des jardins : il est probable qu’il a reçu des conseils de paysagistes professionnels mais il n’a pas laissé d’informations à ce sujet.

Le projet de Michel Dufet

Un écrin de verdure pour les sculptures de Bourdelle

Son objectif est d’installer dans le jardin des sculptures en bronze d’Antoine Bourdelle qui seront magnifiées par le cadre végétal qu’il a organisé autour d’elles.
Son épouse Rhodia étant la propriétaire d’une partie importante des sculptures conservées au musée Bourdelle de la Ville de Paris et détenant les droits sur la fonte des œuvres de son père, le couple peut ainsi constituer progressivement une collection de 58 sculptures en bronze dont 56 sont installées dans le jardin et deux à l’intérieur des bâtiments.
Les installations des sculptures donnent lieu à un certain nombre de modifications d’emplacement au fur et à mesure que de nouvelles œuvres arrivent. Ces aménagements prennent fin à la mort de Michel Dufet en 1985 même si certains croquis qu'il a laissé permettent de supposer qu’il envisageait l’ajout de quelques autres œuvres.

L’acquisition du musée-jardin

Le legs au Conseil général de Seine-et-Marne

Michel Dufet et son épouse, tout en utilisant ce domaine comme une résidence secondaire qu’ils fréquentaient assidument et qu’ils ouvraient à de nombreux amis et relations, avaient exprimé leur souhait que le lieu soit plus tard ouvert au public.

C’est pourquoi Rhodia Dufet-Bourdelle, décédée en 2002, a légué la propriété au Conseil général de Seine-et-Marne afin qu’elle devienne un musée.
Le jardin, qui avait été moins entretenu depuis la mort de Michel Dufet, a alors été restauré par la paysagiste Françoise Phiquepal en respectant scrupuleusement la réalisation originelle. Un espace d’accueil du public a été aménagé dans une des maisons d’amis, permettant l’ouverture du musée-jardin en juin 2005.

Le projet du Département

Un musée-jardin à développer

Dans les années à venir, les deux autres bâtiments seront progressivement restaurés.
Le rez-de-chaussée de la « longère » accueillera des expositions temporaires et une exposition permanente. Cette dernière évoquera à la fois le sculpteur Antoine Bourdelle et Michel Dufet (ses différentes réalisations dans le domaine des arts décoratifs et de la presse artistique) ainsi que l’histoire du domaine qui est devenu aujourd’hui le musée-jardin Bourdelle.

La seconde maison d’amis accueillera les activités de médiation culturelle.